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Arnaud Gonzague, a interviewé les fondateurs d'Artatem à l'occasion de son article sur "Travailler en famille, sereinement, efficacement" paru dans le N°12 de Challenges magazine.

 

Travailler en famille, sereinement, efficacement


Challenges magazineLa vie en famille n'est pas un long fleuve tranquille.Quatre recommandations pour que les remous créés par la proximité familiale ne perturbent pas la bonne marche de l'entreprise.

Et si vous passiez vos journées à travailler avec votre femme ou votre père ? Certains seraient au paradis, d'autres ont des frissons rien que d'y penser ! Pourtant, l'entreprise familiale n'est pas chose rare. « Aujourd'hui, 60 à 70 % des sociétés en Europe sont familiales, si l'on inclut les firmes où les familles conservent une part du capital sans détenir les rênes du pouvoir », indique Olivier de Richoufftz, directeur exécutif du Family Business Network (FBN), réseau mondial d'entreprises familiales.
Il n'y a pas que les charcuteries ou quelques PME qui travaillent en famille. Que l'on songe à Bouygues, Dassault, Michelin, Pinault, Lagardère. Cherchez la famille ! Une étude de 2003, conduite par José Allouche, spécialiste des entreprises familiales, montre que celles-ci sont plus rentables, plus productives et financièrement plus saines que les autres sociétés.
La vie en famille n'étant pas un long fleuve tranquille, il faut veiller à ce que les cahots qui la secouent ne perturbent pas la bonne marche de l'entreprise.

1 - Tirer au mieux parti des siens. on les connaît bien

Avant de s'inquiéter de tous les accrocs que la proximité familiale peut produire, sachez. en tirer parti. « Les frères et sours ou les conjoints qui travaillent ensemble connaissent parfaitement leurs qualités, leurs défauts et leurs valeurs. C'est un atout formidable », souligne Gilles Guéritault, formateur en entreprise. Vingt ans de vie en commun valent en effet tous les entretiens d'embauche : vous pouvez confier telle tâche à votre sour hyper- pointilleuse, mais pas telle au­tre, qui nécessite un petit grain de créativité. Et si votre père est soupe au lait, votre mari incapable d'arriver à l'heure, ou votre frère totalement désor­ganisé, au moins vous ne serez pas pris au dépourvu ! « Nous avons les mêmes valeurs en matière de travail et une confiance absolue l'un dans l'autre », témoigne ainsi Erick Chanat. Voilà deux ans qu'avec son épouse, Isabelle, il a fondé Artatem, une agence de commu­nication. Depuis, ils partagent le même bureau près de 40 heures par semaine. A ceux qui pensent que l'amour est aveugle mais que l'entreprise peut lui rendre la vue, il répond : « Dans un couple, il peut y avoir des méchancetés ou de la mauvaise foi. Ce n'est pas possible dans le cadre du travail. Si Isabelle critique mon travail, je sais qu'elle dit vrai, parce qu'elle est comme moi, perfectionniste . »

2 - Désaccoupler les sphères du privé et du professionnel

Cela paraît évident, mais, dans les faits, il faut fournir un effort particulier pour ne pas mêler les considérations familiales à celles de l'entreprise. Exemple : « Je me souviens de la direction d'une entreprise familiale où chacun reproduisait autour de la table de réunion la disposition du déjeuner dominical , témoigne le coach Pierre Blanc-Sahnoun. Un jour, je leur ai juste demandé de changer de place. Ils m'ont littéralement aboyé dessus ! J'avais mis le doigt sur une de ces "évidences" dont ils ne réalisaient pas la nocivité . » Tous les coachs s'accordent sur un point : le mélange des genres conduit souvent au désastre.
« Un frère qui dit à sa sour : "Finis cette tâche, tu t'occuperas de tes enfants plus tard." Attention ! On mélange deux univers, prévient Gilles Guéritault. Le "patron" n'a pas à se mêler des histoires d'enfants . » Un conseil mis en pratique par Erick et Isabelle Chanat : « Quand on démarre le matin, on oublie les histoires de famille , témoigne Erick. Parfois, nous sommes tellement absorbés par notre tâche que nous ne nous parlons pas pendant trois jours ! »

3 - Régulièrement, faire le point dans une réunion officielle

Les relations familiales reposent énormément sur le non-dit et l'implicite. Une ambiguïté qui peut se révéler désastreuse dans l'entreprise, où doit régner la limpidité. « Qui dirige qui ? Qui fait quoi ? Il faut définir des règles du jeu, éventuellement noir sur blanc », insiste Gilles Guéritault. Pour ne pas se marcher sur les pieds et éviter les frustrations rentrées. Une formule mise en pla­ce officiellement chez les Darbonne : le PDG de Daregal, leader mondial des herbes aromatiques transformées, qui a succédé à son père, travaille avec son fils Charles, son épouse Caroline, sa fille Céline et son gendre Frank. « Nous avons passé un "pacte de famille". Nous avons tout mis sur la table, et établi cette règle : chacun doit rester à son niveau. Si un membre de la famille ne peut être que balayeur, eh bien, il le sera ! » soutient Luc Darbonne. Autre façon de chasser le non-dit : instaurer des discussions officielles régulières. « L'entretien annuel est une manière de faire le point avec les salariés. Il faut que ce genre de réunion ait lieu souvent entre familiers », estime Gilles Guéritault. Les Darbonne père et fils ont suivi le conseil : ils ne se croisent pas de la journée, mais déjeunent une fois par mois en tête à tête « pour évacuer les problèmes et les rumeurs ».

4 - Demander un avis sur ses proches à quelqu'un d'extérieur

Un mari plus autoritaire avec sa femme qu'avec les autres salariés, un père trop indulgent avec son fils, qui, du coup, souffre du syndrome d'imposture. Pas facile au bureau de faire taire son cour ! « Il faut s'appuyer sur le jugement d'une personne non impliquée dans le labyrinthe familial , suggère Pierre Blanc-Sahnoun. Ce peut être une assistan­te . » Chez Daregal, c'est le conseil d'administration qui tranche. « Pas question que Charles soit un fils à papa, confie Luc Darbonne. Il a dû convaincre le conseil d'administration de ses qualités et de son implication . Et bien qu'il soit mon favori, si le conseil n'est pas d'accord, il ne me succédera pas . »
Toutes les sociétés ne disposent pas d'une telle organisation. L'idéal, conseille Luc Darbonne, est de recueillir l'avis d'un autre chef d'entreprise, un homme de confiance. « Envoyez votre fils faire un stage huit mois chez un ami, à qui vous demandez d'être sincère sur les capacités, les faiblesses de votre enfant. C'est édifiant . » Mais êtes-vous prêt à entendre la vérité ?


Arnaud Gonzague, Challenges magazine - novembre 2005 - N° 0012



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Article repris sur le site du NouvelObs : Accès à l'article sur NouvelOps.com...

 

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